Chapitre 25 : du rêve au cauchemar
La plupart des personnages de cette fiction appartiennent à sa talentueuse auteure : Jane Austen. Cette histoire et les personnages inventés sont cependant ma propriété et selon les droits d’auteur, je n’en autorise aucune reproduction et/ou utilisation, qu’elle soit totale ou partielle.
O&P
Un grand merci à Lenniee pour la relecture de ce chapitre et sa contribution à son amélioration.
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Merci beaucoup pour vos derniers commentaires, favoris et mises en alertes.
Réponses aux questions des « invités »:
AdAtc : vous avez parfaitement bien cerné les choses ! Je vous laisse découvrir dans ce chapitre si nos deux héros ont pu fermer l’œil…
Guest : la deuxième scène du chapitre 24 était celle du prologue.
Gab : eh oui la guerre entre le cœur et la raison, mais pas seulement pour Lizzie car le colonel est une belle épine surtout pour Darcy.
Voici un chapitre plus court que d’habitude, mais très intense ! 😉
La sonate de l’amour
Quand l’amour te fait signe, suis-le, même si le chemin qu’il emprunte est difficile et escarpé.
– Gibran Khalil Gibran –
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Chapitre 25 : du rêve au cauchemar
Après leur interlude musical, Lizzie eut beaucoup de mal à trouver le sommeil et le peu qu’elle dormit ce fut avec agitation. Elle repassa chaque moment de cette rencontre fortuite avec Mr Darcy, jusqu’à ce contact si intime avec sa main et leurs caresses. Elle avait tellement apprécié. Elle avait même été chamboulée, jamais un homme n’avait eu cet effet sur elle, rien à voir avec ce qu’elle avait éprouvé lorsque le colonel Fitzwilliam avait embrassé l’intérieur de son poignet, geste pourtant plus osé. Et ceci la conforta dans sa révélation : elle aimait Mr Darcy. Elle se surprit même à en avoir voulu et désiré maintenant davantage…
Que signifiait exactement ce geste ? Mr Darcy l’aimait-il toujours ? Malgré son atroce rejet ? Elle savait qu’il était bien trop honorable pour avoir cherché à la séduire, il s’était laissé porter par l’intensité du moment. Tout comme elle. Mais elle devait savoir si les sentiments du jeune homme envers elle étaient intacts. Elle voulait aussi révéler à Mr Darcy que ses propres sentiments avaient changé, oui mais comment ? Comment le lui faire comprendre ? Elle avait conscience que tant que Mr Darcy penserait que son cœur appartenait encore à Richard, il refoulerait son amour pour elle si tant est qu’il existât encore. Toutes ces pensées et émois la bouleversaient.
Elle finit par se lever peu après l’aube, les nerfs à fleur de peau, et décida d’aller s’aérer l’esprit dehors, ce qui devrait l’aider à réfléchir, lui donner des idées.
O&P
Darcy se retourna dans son lit, emmêlant ses jambes dans les draps, lui aussi avait eu une nuit très agitée.
Le lendemain matin, il sortit pour diminuer toutes les tensions et émotions qu’avaient causé cet échange avec Elizabeth. C’est alors qu’il la rencontra qui déambulait dans le jardin des roses, l’air pensif. Quand elle le vit, son expression s’illumina. Après avoir échangé des politesses, elle inspira profondément et, en le regardant droit dans les yeux, lui avoua soudain qu’elle l’aimait, et qu’elle ne pouvait plus épouser Richard, car ce serait injuste pour lui, pour Darcy, pour elle. Darcy ne pouvait pas en croire ses oreilles, il se sentait si heureux de l’entendre déclarer son amour qu’il ne put résister de répondre à ses aveux en faisant ce qu’il rêvait depuis si longtemps, alors il posa sa main sur sa joue, en la caressant doucement et, après avoir lu son accord dans ses yeux, il se pencha vers elle, mais au moment où ses lèvres allaient frôler les siennes, Darcy entendit une voix qu’il connaissait très bien :
– Darcy, espèce de traître ! et vous aussi Miss Bennet, quelle trahison ! vous m’avez trahi tous les deux! vous n’avez point de honte, ni aucun scrupule ?
– Richard ! s’exclama Lizzie en même temps que Darcy, alors qu’ils s’écartaient vivement l’un de l’autre.
Richard s’avança, fou de rage, et envoya son poing dans la figure de Darcy, puis dans son estomac. Le Maître de Pemberley ne songea même pas à se défendre et, terrassé par la douleur, il se retrouva à genoux sur le sol. Elizabeth se précipita à ses côtés ce qui enragea son cousin davantage.
– Vous avez profité de mon absence, alors que je me remettais de mes blessures, pour vous jeter dans les bras l’un de l’autre ! Vous espériez peut-être ma mort ? cela vous aurait bien arrangés, hein, que je sois tombé au champ d’honneur !? Darcy, je demande… non, J’EXIGE réparation au pistolet ! Demain, dans la clairière de la demoiselle de pierre, amenez votre témoin, je vous y attendrai avec le mien à l’aube.
L’ironie du lieu n’échappa pas au grand brun, car cet amoncellement de pierres rappelait vaguement la forme d’une femme à genoux et d’après la légende il s’agissait d’une femme qui, après avoir trompé son fiancé avec son meilleur ami, avait été transformée en pierre. Depuis le lieu avait la réputation d’avoir des pouvoirs celtiques magiques en exhaussant les vœux des personnes au cœur pur. Ce qui surprit Darcy fut le choix des armes de Richard, il pensait qu’il aurait décidé d’un duel à l’épée, plus noble à son goût, car moins hasardeux et dont l’issue reposait davantage sur l’adresse, la tactique et la vraie valeur des combattants. Il pouvait également permettre aux duellistes de réfléchir et éventuellement à l’offensé de se raviser, et de décider de s’arrêter au premier sang versé. Ils étaient tous deux fines lames et bons tireurs, le colonel aurait donc pu porter son choix sur l’un ou l’autre dans un combat équitable, cela fit comprendre à son cousin qu’il souhaitait donc un combat plus rapide et décisif dont l’issue serait vraiment incertaine.
– Non ! vous ne pouvez pas vous battre en duel, s’écria Lizzie terrifiée.
– C’est une question d’honneur entre Darcy et moi, et ne vous concerne en rien, madame ! affirma le colonel durement avec du mépris dans la voix.
– Ce sera au premier sang, n’est-ce pas ? demanda-t-elle affolée.
– Non, à mort ! cingla Richard.
– Mais c’est interdit par la loi, tenta-t-elle désespérément.
– Au diable la loi ! répondit-il avant de partir.
– Oh ! William, qu’avons-nous fait ? demanda Lizzie en le caressant doucement là où un hématome était déjà en train de se former sous son œil droit.
Entendre de ses lèvres le nom avec lequel seulement sa famille plus proche l’appelait précipita le malheur qu’il sentait au fond de lui.
– Nous avons trahi mon cousin, celui que je considère comme un frère, je n’aurais jamais dû lui voler la femme qu’il aimait ! dit Darcy amèrement.
– Mais je ne suis pas un trophée que vous lui avez dérobé, c’est moi qui vous ai finalement choisi, mon amour ! s’écria Elizabeth.
Les deux jeunes gens étaient déchirés. Darcy était horrifié, car quel que serait l’issue de ce duel, ce serait terrible puisque soit il mourrait, soit il tuerait son cousin bienaimé ! Et Elizabeth ? que deviendrait-elle après un tel scandale s’il disparaissait ? Et Georgie ? Mon Dieu, qu’avait-il donc fait ?
Le reste de la journée s’étira en longueur. Darcy demanda à Charles d’être son témoin, lui et son épouse étaient abasourdis. Quant à Georgie… elle était effondrée et le suppliait de ne pas participer à ce duel insensé. Darcy lui expliqua que c’était son devoir de gentleman, que c’était une question d’honneur.
Tic-tac, tic-tac, tic-tac…
Chaque heure s’égrenait rythmée par la pendule de son bureau.
Ding !
Chaque heure sonnée résonnait comme un coup de feu faisant sursauter Darcy. Il écrivit ses dernières volontés, et il pensa à Georgiana. Il espérait qu’au moins Richard ne lui en tiendrait pas rigueur et continuerait de s’occuper d’elle, comme un père, mais il ne pouvait pas prendre un tel risque, alors il désigna le comte de Matlock comme second tuteur. Il rédigea ses dernières lettres, dont une envoyée en urgence à ce dernier, le père de Richard, il savait qu’il se trouvait actuellement dans sa résidence d’été en Derbyshire, il devrait être là demain avec Lady Claire pour s’occuper de Georgie au cas où… puis une autre à son avoué, qu’il fit contresigner par Bingley en guise de témoin, dans laquelle il légua la somme de trente mille livres à Miss Elizabeth Bennet. Ainsi elle serait indépendante et mise à l’abri du besoin. Enfin, il rejoignit Lizzie pour passer ce qui serait peut-être sa dernière soirée.
Darcy ne dormit pas de la nuit, repassant toute sa vie en revue, le bien qu’il avait fait, mais surtout tout le mal. Il avait trahi Richard après avoir perdu Elizabeth à la loyale, il avait eu sa chance, mais il l’a avait gâchée et ce fut Richard qui avait réussi à gagner son cœur. Il lui avait pourtant juré de ne pas interférer, pourtant, c’est exactement ce il avait fait ! « Honte à moi ! Je suis un homme sans parole et je mérite de … je n’arrive même pas à l’exprimer. » se morigéna-t-il silencieusement.
Il s’habilla, assisté par Stanley lui révélant tout. Celui-ci était blême, il savait très bien qu’il ne pouvait pas dissuader son maître. Darcy lui fit ses adieux et le remercia d’avoir été un excellent valet, il avait pensé à lui dans son testament afin qu’il ait une retraite décente.
Il sortit de ses appartements, Elizabeth était déjà debout, les yeux rougis et des cernes autour de ses magnifiques yeux, remplis d’angoisse. Elle refusa de rester au manoir à attendre avec Georgie et Jane. Darcy fit ses adieux, déchirants. Puis, accompagné de Charles et de Lizzie, il se rendit en voiture au rendez-vous fatidique.
C’était étrange car le paysage était en nuances de gris, aucune couleur ne ressortait, c’était comme irréel.
Par la fenêtre Darcy aperçut Richard qui était déjà là, superbe dans son bel uniforme rouge, c’était la seule couleur qu’il percevait, celle du sang. Il était avec son témoin : son aide de camp. Avant de descendre, Darcy fit ses adieux à Charles qui pour une fois ne souriait pas et descendit du véhicule pour laisser au couple un dernier moment d’intimité. Lizzie assura Darcy encore de son éternel amour. Il observait chaque détail de son doux visage en l’encadrant et le caressant délicatement de ses mains pour tout imprimer dans sa mémoire qui n’aurait peut-être pas le temps de s’effacer, et il termina en plongeant son regard dans ses yeux qui étaient vitreux et affolés. Il lui fit promettre de chercher le bonheur, quelle que fût l’issue, puis en s’assurant d’être à l’abri des regards il déposa un dernier baiser plein de passion mêlé de désespoir sur ses lèvres offertes qui avaient un goût salé.
Une fois hors du véhicule, Charles et Darcy s’approchèrent de la partie adverse. Après les salutations réduites à leur strict minimum, les vérifications d’usage furent effectuées : les armes furent inspectées par chacun des témoins, ainsi qu’un quidam qui rappela les règles et demanda à l’offensé s’il n’y avait pas de réparation possible. Richard répondit fermement par la négative et, après un regard glacial de sa part qui transperça Darcy aussi sûrement que l’aurait fait l’acier de son épée, ils se placèrent dos à dos et commencèrent à compter leurs pas.
Un, deux, trois, dix… vingt.
Darcy se retourna, Richard était face à lui. Ils se placèrent de côté afin de minimiser la surface exposée de leur corps à la balle adverse. Ils levèrent leurs armes. La main de Darcy tremblait, son cœur cognait dans sa poitrine comme un cheval sauvage que l’on veut asservir. Il entendait son sang pulser dans son cou, tambouriner dans ses oreilles. Il sentait un goût de bile qui remontait dans la bouche complètement desséchée et de la sueur froide couler dans son dos ainsi que sur son front. Allait-il tirer sur son cousin, ou bien en l’air au risque d’y laisser sa vie ? Sa dernière pensée alla à Elizabeth qu’il entendit descendre de la voiture pour les supplier d’arrêter entre deux sanglots. Sa seule consolation était qu’il savait qu’elle l’aimait. « Adieu mon amour… »
Puis ils visèrent et …
Non, ne me lynchez pas, même si j’avoue que je le mérite bien! :D. Je vous demande de me faire confiance, je sais que c’est dur en cet instant…
Alors que pensez-vous de ce revirement ? des idées sur l’issue de ce duel ? Quelles sont vos hypothèses ? Qui réussira à deviner ?
Pour vous aider, un indice se cache dans le chapitre. Si les réponses sont nombreuses ou si quelqu’un devine la bonne réponse, je ne vous ferai pas languir trop longtemps pour connaître la suite.
Please, let this be a dream, a terrible dream to be sure – but not real. I can’t believe Richard would challenge Darcy to a duel to the death.
Hello Elizabeth,
Thank you very much for your reviews! I let you discover the truth in chapter 26 I will publish very soon, I promise.
LSY🌺
I am hoping that this a all a very disturbing dream that Darcy is having…just a dream