Chapitre 30 : sous un ciel étoilé
La plupart des personnages de cette fiction appartiennent à sa talentueuse auteure : Jane Austen. Cette histoire et les personnages inventés sont cependant ma propriété et selon les droits d’auteur, je n’en autorise aucune reproduction et/ou utilisation, qu’elle soit totale ou partielle.
O&P
Un grand merci à Lenniee pour la relecture et pour sa contribution à l’amélioration de ce chapitre.
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Beaucoup de pensées au sujet du colonel Fitzwilliam, ne vous inquiétez pas vous aurez bientôt de ses nouvelles. Quant à Darcy, il aura besoin d’encore un peu de temps pour démêler ses sentiments d’amour et de loyauté, mais le dénouement est proche (chapitre 32) 😉
La sonate de l’amour
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« Deux choses remplissent l’esprit d’admiration et de crainte incessantes: le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi »
– Emmanuel Kant –
Chapitre 30 : sous un ciel étoilé
La première fois que Lizzie et Darcy se revirent après le sauvetage de la jeune femme, ils se sentirent à la fois gênés et troublés. Chacun était maintenant conscient des sentiments de l’autre, mais ils savaient aussi que rien n’était résolu. Cependant, Lizzie espérait que Darcy changerait d’avis concernant le refus d’envisager de s’engager avec elle. Elle avait passé les derniers jours à analyser leur situation en long et large. Elle comprenait qu’il était coincé dans sa loyauté envers son cousin, mais elle aurait voulu que son amour pour elle fût encore plus grand. Dans son raisonnement, si Darcy persistait dans sa décision, trois personnes en souffriraient, alors que s’il changeait d’avis, une seule verrait son bonheur dénié même si les deux autres devraient apprendre à vivre avec le sentiment d’avoir laissé la troisième sur le bord du chemin vers le bonheur. Mais entre deux maux, ne valait-il pas mieux choisir le moindre ? Aussitôt que cette réflexion lui vint à l’esprit, Lizzie se reprocha d’avoir eu une pensée aussi égoïste, elle savait qu’elle n’avait pas le droit de demander à Mr Darcy de choisir entre son amour pour elle et sa loyauté envers son cousin, c’était beaucoup trop tôt. Cela le détruirait. Maintenant qu’elle cernait bien mieux le caractère de Mr Darcy, elle le savait.
Ils se retrouvèrent donc à la table du déjeuner en présence des Bingley et de Georgiana. Les premières questions concernèrent la santé de chacun, surtout celle de Darcy et de Lizzie. Elizabeth croisa à plusieurs reprises le regard du grand brun, intense, elle ne l’avait jamais vu aussi expressif en y trouvant successivement plusieurs émotions : amour et langueur, puis tristesse et douleur. À la fin du repas, Lizzie retint le maître des lieux pour lui parler brièvement, seule à seul, tandis que les autres sortaient de la salle à manger, la porte fut laissée ouverte pour assurer la bienséance.
– Mr Darcy, je ne vous ai pas encore remercié pour m’avoir sauvé la vie au péril de la vôtre, alors permettez-moi de vous dire merci !
– Vous n’avez pas à me remercier, Miss Bennet, car si vous vous êtes retrouvée en danger c’est par ma seule faute, c’est moi que Wickham voulait atteindre à travers vous.
Lizzie fronça les sourcils et pressa les lèvres.
– Vous ne pouvez pas endosser la culpabilité des répréhensibles actes perpétrés par un autre, s’insurgea-t-elle gentiment.
– Vous êtes si généreuse, dit-il avec sentiment.
Elle se tut un moment en baissant son regard sur ses mains qui se tortillaient. Puis elle releva la tête brusquement.
– Mr Darcy, je…
Elizabeth voulait lui faire comprendre que les sentiments qu’elle lui avait avoués lorsqu’il était en danger de mort, étaient sincères, mais le flot de ses paroles ne parvint pas à quitter la berge de ses lèvres. Le regard que Darcy portait sur elle était si profond, revêtant les couleurs d’un ciel orageux d’été : nuances de bleus et de gris, reflétant la tempête qui grondait à l’intérieur de lui. Visiblement son esprit livrait bataille à son cœur. Il était si beau dans cette lutte impitoyable qui allait les laisser fracassés.
– Que vouliez-vous dire, Miss Bennet ? demanda-t-il dans un murmure torturé.
– Non, … rien d’important, répondit-elle dans un souffle en baissant les yeux, ne pouvant plus soutenir la sublime intensité de son regard. Bonne journée, Mr Darcy, finit-elle en faisant une petite révérence avant de sortir de la pièce, le cœur au bord des lèvres et des larmes dans les yeux.
Darcy resta pétrifié en regardant sa petite forme s’éloigner, telle une biche effarouchée. Il était à l’agonie, car il devinait ce qu’elle avait voulu lui dire, il l’avait lu dans ses yeux. Le regard de la jeune femme avait toujours été si expressif, les émotions, les sentiments qu’elle ressentait faisaient miroiter ses yeux sombres bordés de longs cils épais et recourbés qui les sublimaient. Il avait frissonné en les admirant, ils étaient d’autant plus magnifiques maintenant qu’ils exprimaient, il en était certain, l’amour. Quelle ironie de la vie, quel mauvais tour du destin que de lui accorder l’amour de la femme de ses rêves, maintenant que cela était vain. Il garderait à jamais gravé dans sa mémoire ce regard particulier d’une Elizabeth amoureuse de lui. C’était terrible d’avoir à portée de main le bonheur pourtant inaccessible, il était tel un petit diablotin qui jouait à cache-cache avec lui, le narguant, se moquant de lui, le défiant d’oser enfin l’attraper.
O&P
Il ne restait que quelques jours avant le départ des invités, Bingley et Darcy furent en partie occupés avec les démarches pour l’acquisition de Roses Manor laissant les trois jeunes femmes à leurs loisirs. Après sa mésaventure Lizzie accepta de se faire accompagner par un domestique lors de ses promenades matinales. Elle explora le labyrinthe avec Jane et Georgiana, ce fut une partie de fou rire, mais elle aurait bien aimé la présence du maître des lieux parmi elles. Elle fut consolée lorsqu’il les invita à découvrir la serre.
Elle était encore plus magnifique à l’intérieur qu’à l’extérieur.
La structure était constituée de verre, de bois et de métal, une chaudière à charbon alimentait en eau chaude un réseau de tuyaux qui permettaient de chauffer la bâtisse principalement durant l’hiver et de créer ainsi un climat tropical. La serre abritait des plantes tropicales et exotiques, parmi lesquelles se trouvaient des palmiers, des orangers, des plants d’ananas, des orchidées, des camélias du japon, qui malheureusement n’étaient plus en fleurs à cette époque de l’année. Il y avait même une petite fontaine et un bassin pour des plantes aquatiques et des rochers qui portaient des mousses et des fougères. Quelques bancs de pierre sur lesquels étaient disposés des coussins offraient un lieu de repos pour qui souhaitait méditer tranquillement. Le bruissement de l’eau était apaisant, les odeurs de terre humide et des fragrances subtiles et rares étaient enivrantes.
Bref, Lizzie aurait pu facilement se croire être dans le jardin d’Éden.
La jeune brune se pencha pour observer de plus près des fruits qu’elle pensa reconnaître grâce à des gravures qu’elle avait vues dans la bibliothèque de son père. Les infrutescences avaient une forme typique allongée d’un pied de long pour les plus grandes, l’écorce était composée de motifs hexagonaux en écailles, de couleur allant du vert au jaune-orangé selon leur maturité.
– Sont-ce bien des ananas ? demanda Lizzie.
– Oui, tout à fait, Miss Bennet, répondit Darcy.
– C’est la première fois que j’en vois de vrais, dit Jane, on dirait une énorme pomme de pin dorée.
– Ou encore une tortue à la forme bizarre, ajouta Lizzie, faisant rire ses compagnons.
– Vous n’en avez donc jamais goûté ? demanda Georgie.
– Non, jamais, répondirent en chœur, Jane et Lizzie.
– Sa chair est si juteuse et parfumée, il faut que vous en goûtiez un avant de repartir, proposa Darcy, je pense que celui-ci est à maturité, je demanderai à Johnson de s’en assurer.
Lizzie huma avec délice et anticipation le fruit jaune-orangé que Darcy avait désigné, elle en avait l’eau à la bouche. Ce délice était rare et très coûteux à obtenir pour ceux qui ne possédaient pas de serre, seuls les privilégiés pouvaient s’en procurer (1).
– Combien de fruits peut donner un plant ? demanda Lizzie.
– Le même plant peut fructifier deux à trois fois sur trois ans, d’après ce que je sais.
– Est-il possible de les reproduire ici ?
– J’ai posé la même question à mon chef jardinier, remarqua Darcy avec un sourire, heureux de constater que Miss Elizabeth avait la même curiosité que lui, le bouturage de la couronne foliaire permet la reproduction du plant.
Le soir même, Lizzie eut l’agréable surprise de trouver des tranches d’ananas au menu du souper. C’était vraiment divin. Après le repas, Darcy proposa une soirée astronomie qui fit briller des étoiles dans les yeux de la brunette qui accepta avec enthousiasme.
– Vous vous êtes souvenu de mon souhait, remarqua Lizzie, tandis qu’ils marchaient vers le jardin.
– Comment aurais-je pu oublier, répondit Darcy avec une pointe de tristesse dans la voix.
Lizzie était très touchée de toutes ces délicates attentions, Mr Darcy voulait manifestement lui faire plaisir, c’était sa manière à lui de lui montrer de façon subtile qu’il lui accordait un intérêt particulier, tout en restant dans les convenances.
C’était une belle nuit étoilée sans nuages, Darcy avait installé sa lunette sur l’esplanade sud du manoir. Les Bingley, Georgiana et Lizzie le rejoignirent. Cette dernière qui affectionnait particulièrement l’astronomie fut naturellement la plus curieuse de tous et commença à poser des questions tandis que leurs trois autres compagnons discutaient de choses et d’autres, sauf d’astronomie. En fait, ils étaient des complices implicites dans l’espoir de rapprocher Lizzie et Darcy. Georgiana espérait toujours voir son frère épouser Elizabeth. Quant à Charles, il avait fini par questionner Jane au sujet de Darcy et Lizzie, son épouse lui avait révélé que ces deux-là avaient fini par tomber amoureux l’un de l’autre, mais qu’il y avait un problème à cause du colonel, toutefois, elle avait passé sous silence la proposition catastrophique de Darcy. Charles Bingley pensait que si le colonel ne revenait jamais – et lui, il pensait que cette malheureuse éventualité était de plus en plus probable les jours passant – Darcy finirait par fléchir avec le temps, alors autant permettre à son ami et sa belle-sœur de se rapprocher le plus possible.
Lizzie admira la lunette et en effleura la surface du bout de ses doigts.
– Quel est le grossissement de votre instrument ? demanda-t-elle.
– Trente fois, Miss Bennet, cela ne permettra pas de distinguer les anneaux de Saturne, mais il y a beaucoup d’autres choses à observer. Cette lunette comporte des lentilles qui ont été polies dans des verres d’indices de réfraction différents : l’aberration chromatique (2) est ainsi fortement réduite, sans toutefois être totalement éliminée.
– Ah ! Oui, c’est l’opticien Dollond (3) qui en a eu l’idée, n’est-ce pas ?
– Tout à fait, Miss Bennet, répondit-il avec admiration.
– Le télescope de Newton qui résout ce problème aurait de l’avenir si les miroirs qui le constituent réfléchissaient mieux la lumière (4).
– Et s’ils ne se ternissaient pas aussi rapidement, je vois que vous êtes au courant de la présentation de son engin à la Royal society.
– En effet, répondit-elle simplement avec un léger sourire.
Lizzie avait été touchée qu’il se fût souvenu de son désir d’observer les anneaux de Saturne. Décidément elle l’avait bien mal jugé en pensant qu’il ne se souciait pas des désirs d’autrui. Que de soirées intéressantes aurait-elle pu passer en sa compagnie, ils avaient tellement de goûts communs.
Bien sûr, ils n’avaient pas le même caractère, car là où elle était sociable et enjouée, il était réservé et taciturne, mais ils se complétaient. Et puis, ce côté morose avait de bonnes raisons d’être, considérant son histoire, de plus Lizzie sentait qu’elle pourrait lui apporter un peu de légèreté, il suffisait de l’observer alors qu’il lui expliquait la composition de sa lunette, il paraissait plus animé.
Avec l’aide d’une carte du ciel, qu’il étudia avec Lizzie, Darcy pointa l’instrument d’abord vers Jupiter. Leurs trois compagnons s’étaient éloignés, mais ils ne s’en formalisèrent pas. Lizzie observa la planète géante à travers l’instrument, la tache lumineuse de Jupiter apparaissait un peu plus grande qu’à l’œil nu, mais surtout, elle vit trois points brillants dans son plan équatorial et devina de quoi il s’agissait.
– Je peux voir trois des astres médicéens (5) !
– Oui, cependant, je ne sais lesquels des quatre qu’a découverts Galilée : Io, Europe…
– Ganymède ou Callisto ? compléta Lizzie, quand je pense que c’est en observant que Jupiter reproduisait un système solaire en miniature que Galilée a compris que c’est la Terre qui tourne autour du Soleil et non l’inverse !
– Ainsi il a cherché à démontrer que les « orbes de cristal » d’Aristote n’existaient pas et que tous les corps célestes ne tournaient pas autour de la Terre. Dire qu’il a été accusé d’hérésie et obligé à abjurer ses soi-disant erreurs.
– Etenim firmavit orbem terrae qui non commovebitur (6)
– Le Psaume 93.
– Galilée a probablement été la victime d’une cabale des Jésuites qui voulaient ainsi laver l’affront subi par l’un des leurs dans Il Saggiatore (7) qu’il avait écrit.
– Probablement aussi que le monde n’était pas encore prêt à admettre cette vision de l’univers.
– Même encore aujourd’hui, certains la réfutent.
– En effet.
Ils observèrent ensuite la Voie Lactée puis les reliefs de l’astre de la nuit. Leurs mains s’étaient frôlées lors de la manipulation de l’instrument, mais Darcy avait retiré la sienne immédiatement comme s’il s’était brûlé. Lizzie avait frissonné à son contact, comme elle se languissait de pouvoir le toucher, être touchée, peau contre peau. Elle ne déniait plus son attirance maintenant qu’elle s’était avoué ses sentiments envers Darcy, mais lui, il fuyait le moindre effleurement, même involontaire et fortuit. Il était évident qu’il souhaitait maintenir leur relation à un niveau strictement amical et elle devrait s’en contenter.
Le pourrait-elle ?
La jeune femme vit aussi que là où l’œil nu ne distinguait rien, dans certaines zones sombres du ciel, des étoiles inconnues apparaissaient dans l’oculaire de la lunette. Elle prit encore davantage conscience de l’immensité de l’univers et de l’insignifiance de la condition humaine face à cela. Que représentait l’humanité vis-à-vis de cette myriade d’étoiles qui apparaissaient plus nombreuses, chaque fois que l’on accroissait le domaine observable ?
– Pensez-vous que l’univers soit infini, Mr Darcy ? demanda Lizzie avec émerveillement et contemplation.
– À notre échelle et de nos jours, sûrement, mais peut-être découvrirons-nous un jour, grâce à des instruments de plus en plus puissants, qu’il s’interrompt quelque part.
– Et qu’y aurait-il au-delà ? Le néant ?
Darcy secoua lentement la tête en regardant le ciel.
– Dieu seul le sait, Miss Bennet, mais cela me fait penser à Kant qui limite la raison : la connaissance humaine se limite aux objets donnés par l’expérience sensible. Il se tourna vers elle. Et en dehors de l’expérience sensible, l’homme ne peut que penser les objets, et non les connaître…
– Vous avez lu les textes d’Emmanuel Kant ? Il a, parait-il, un concept révolutionnaire de la philosophie : la philosophie transcendantale qui est assez dérangeante.
– En effet, mais je vois qu’il ne vous est pas inconnu non plus, dit-il avec humour et en souriant. Avez-vous lu son œuvre majeure : la Critique de la raison pure ?
– Non, malheureusement.
– Dans cet ouvrage, il répond à la question : Que puis-je savoir ? Selon lui, nous sommes capables de penser les objets de la métaphysique – Dieu, Moi, le Monde -, mais non les connaître, au sens où nous pouvons connaître les lois physiques.
– Kant est donc en désaccord avec la métaphysique rationaliste qui pose l’omnipotence de la raison, capable de percer tous les mystères.
– En effet, il affirme au contraire que c’est le sujet qui façonne la réalité qui l’entoure. Le sujet n’est pas seulement affecté par le monde, il participe activement à sa création.
– C’est vraiment novateur comme concept, cela me donne vraiment envie de le lire.
Sa réponse donna une idée à Darcy, mais en attendant de la mettre en œuvre, ils continuèrent ainsi à échanger sur le sujet des connaissances a priori et a posteriori. Dans le partage de leurs intérêts communs, de leur questionnement philosophique et métaphysique, ils avaient, pour un moment, oublié tous leurs soucis. Ils avaient trouvé une belle complicité sous un ciel étoilé. Darcy conclut leur discussion passionnante par une citation de Kant :
– « Deux choses remplissent l’esprit d’admiration et de crainte incessantes: le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi », dit-il de façon cryptique en la regardant intensément.
Lizzie pensa qu’il voulait peut-être lui envoyer un message à travers cette phrase, car il était possible d’affecter plusieurs sens à « la loi morale en moi ». Faisait-il ici référence à la morale comme ses principes de conduite, une façon de lui faire comprendre que la morale était une chose qu’il admirait et respectait, mais qu’en même temps il redoutait car elle lui faisait renoncer à l’amour ?
– La morale est une noble cause, mais parfois bien cruelle… dit-elle avec une certaine tristesse.
Trois paires d’yeux les avaient observés discrètement et avec plaisir de les voir ainsi, si proches et animés dans leur discussion, sans en saisir toute la signification. Ces deux-là étaient vraiment faits pour s’entendre une fois leurs préjugés et leur orgueil mis de côté.
O&P
C’était la veille du départ de Lizzie, Jane et Charles. Des nouvelles du colonel arrivèrent par le biais d’une note urgente apportée en milieu de matinée par un messager, alors que Darcy était seul dans son bureau à s’occuper de son courrier. Il prit le pli avec une angoisse qui lui opprima la poitrine, l’ouvrit avec des mains tremblantes et en parcourut rapidement le contenu.
Il devait maintenant avertir Georgiana et leurs invités de la nouvelle.
Il sortit de son bureau et rejoignit toutes ces personnes qui lui étaient si chères qui se trouvaient dans le salon bleu. Ce fut sans préambule et sur un ton grave qu’il partagea les informations qu’il venait d’apprendre.
– Je viens de recevoir un courrier de l’un de mes enquêteurs sur le continent, dit-il d’une voix tremblante. On a retrouvé la veste du colonel Fitzwilliam… tâchée de sang sur la berge d’une rivière.
Qu’est-il arrivé à Richard ?
Notes :
(1) Le jardinier royal, John Rose, présente au roi Charles II (1630 – 1685) le premier ananas poussé en Angleterre. L’évènement fut jugé suffisamment important pour en faire une peinture réalisée par Hendrick Danckers. Le jardin, au fond du tableau a été identifié comme étant celui de la Duchesse de Cleveland, de son vrai nom : Barbara Palmer. Elle fut la maîtresse du roi d’Angleterre Charles II et réussit à cultiver dans ses serres de Dorney, le fameux ananas qu’elle donna à goûter à son royal amant.
L’ananas est resté très longtemps un mets rare et très cher réservé d’abord aux tables royales, puis à l’élite du pays.
(2) L’aberration chromatique : plusieurs images d’un même astre se forment à une distance différente les unes des autres, et ce en fonction de la couleur. Le résultat est donc une image globale irisée. Si vous êtes intéressé(e) par l’histoire de l’évolution des lunettes et des télescopes dans l’histoire voici un lien/site
Source : https://www.groupeastronomiespa.be/astro.php5
(3) Dollond est un opticien anglais (1706-1761)
(4) En fait, deux siècles après leur invention par Newton, ce sont les télescopes qui vont s’imposer dans les observatoires, une fois leurs défauts corrigés. Ce fut en 1672 que Newton présenta à la Royal Society de Londres son télescope à miroirs, où l’image était dénuée d’aberration chromatique. L’engin avait un miroir de 37 mm de diamètre, grossissait 38 fois. Une autre qualité de l’instrument était sa petite longueur grâce à la distance focale de son miroir principale qui ne faisait que 160 mm seulement ; à titre de comparaison, une lunette de même diamètre faisait à l’époque entre 3 et 10 m de longueur
(5) Astres médicéens : Galilée baptise ainsi les satellites de Jupiter, en l’honneur de Cosme II de Médicis, son ancien élève et grand-duc de Toscane qui vient de lui octroyer une généreuse pension à vie et lui proposer un poste officiel de géomètre du duché de Florence.
Source: Wikipedia.
(6) Lodovico delle Colombe a attaqué Galilée sur le plan religieux en lui demandant s’il comptait interpréter la Bible pour la faire s’accorder à ses théories. À cette époque en effet, et avant les travaux exégétiques du XIXe siècle, le Psaume 93 (92 selon la numérotation grecque)) pouvait laisser entendre une cosmologie géocentrique (dans la ligne : « etenim firmavit orbem terrae qui non commovebitur », littéralement « et de fait il a affermi l’orbe de la terre, qui ne sera pas ébranlé »).
Verset 1 complet de ce psaume: Laus cantici David] [in die ante sabbatum quando] Inhabitata est terra Dominus regnavit decore indutus est indutus est Dominus fortitudine et praecinxit se etenim firmavit orbem terrae qui non commovebitur.
L’Éternel règne, il est revêtu de majesté, l’Éternel est revêtu, il est ceint de force. Aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas (traduction française de Louis Segond)
(7) L’Essayeur (en italien Il saggiatore) est un livre publié par Galileo Galilei en octobre 1623. Ce livre est une réponse à la polémique créée par le traité sur les comètes écrit en 1618 par le jésuite mathématicien Orazio Grassi, de l’Université pontificale grégorienne en le ridiculisant.
Source : Wikipedia
(8) La critique de la raison pure en allemand, Kritik der reinen Vernunft, est une œuvre écrite par Kant et publiée en 1781. Elle est considérée comme son œuvre majeure, la plus lue, peut-être la plus difficile, commentée, étudiée et la plus influente. Incomprise à son origine, elle donna rapidement prise à une littérature de controverse. Après la première parution, Kant continua à tenter de clarifier la problématique qui la portait, celle des limites de la raison. Elle donna lieu notamment, à un autre ouvrage intitulé Les Prolégomènes à toute métaphysique future, ce qui lui permit de mener à bien une refonte de son maître ouvrage dans une seconde édition, enrichie d’une nouvelle préface, en 1787. Il ouvre ainsi une nouvelle voie pour la métaphysique, à mi-chemin entre le rationalisme qui prétend pouvoir tout connaître, et l’empirisme qui défie la raison de pouvoir connaître quoi que ce soit en dehors de l’expérience : cette voie est celle du criticisme (ou philosophie transcendantale), laquelle limite le pouvoir de la raison pour la relégitimer.
Une connaissance est dite a priori, si elle est indépendante de l’expérience, a posteriori, si elle en dépend.
Sources : https://la-philosophie.com/
wikipedia
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