Chapitre 27: une rencontre inattendue (2ème partie)
La plupart des personnages de cette fiction appartiennent à sa talentueuse auteure : Jane Austen. Cette histoire et les personnages inventés sont cependant ma propriété et selon les droits d’auteur, je n’en autorise aucune reproduction et/ou utilisation, qu’elle soit totale ou partielle.
O&P
Un grand merci à Lenniee pour la relecture de ce chapitre et sa contribution à son amélioration.
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Merci beaucoup pour tous vos derniers commentaires ffnet 😍, visiblement la « visite » de GW en a surpris plus d’un! 😁
Je voulais mettre un peu de piment et d’action à l’histoire, mais pas comme dans l’originale avec la fugue de Lydia.
Avertissement, ce chapitre est encore angoissant.
La sonate de l’amour
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« La calomnie est la première raison des envieux, des jaloux et des fripons. »
– Joseph Michel Antoine Servan –
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Chapitre 27 – 2ème partie – : une rencontre inattendue
Wickham avait envie de discuter avec Elizabeth, afin de justifier ses agissements.
– Je vous enlève le bâillon si vous me promettez de ne pas crier, dit Wickham.
Lizzie fit oui de la tête, elle ne supportait plus la sensation de dessèchement dans sa bouche qui était provoqué par le tissu, de plus elle était parfaitement consciente qu’il y avait fort peu de chance qu’elle fût entendue par quelqu’un si elle se mettait à crier.
– Vous savez je n’ai rien contre vous, Miss Elizabeth, bien au contraire, vous étiez ma préférée dans le Hertfordshire, dit-il en lui ôtant le bâillon.
– Vous avez… commença-t-elle la voix râpeuse avant de tousser.
Wickham se leva, versa de l’eau dans un gobelet et revint vers elle pour la faire boire. Il la fit s’asseoir, les jambes repliées sur le côté, et porta le gobelet à ses lèvres.
– Vous avez une bien curieuse façon de me montrer votre préférence ! Réservez-vous ce genre de traitement afin de faire taire toutes vos favorites ? ne put s’empêcher de demander Lizzie de façon sarcastique après avoir étanché sa soif.
– À dire vrai, habituellement je leur cloue le bec autrement en engageant leur bouche dans des activités bien plus agréables… répondit-il avec suggestion en lorgnant les lèvres de la jeune femme.
– Je préfère encore le bâillon, dit-elle sèchement.
– En êtes-vous certaine ? demanda-t-il en caressant sa joue.
– Complètement, répondit-elle en essayant de s’écarter.
Wickham vit le dégoût dans le regard d’Elizabeth et il n’aima pas cette sensation. Ce qui l’excitait, c’était lorsqu’une femme le regardait avec passion, avec anticipation et là c’était tout le contraire. Il décida de changer de tactique.
– Je ne vous ferai aucun mal, Miss Elizabeth.
– Miss Bennet. Ma sœur Jane est mariée.
– Ah oui, c’est vrai, Miss Bennet alors… je ne pensais pas que vous étiez aussi pompeuse que Darcy, il se mit à ricaner, mais je m’égare…
– Que voulez-vous ?
– De l’argent.
– Vous savez que ma famille n’est point fortunée ? sa question était rhétorique.
– Votre famille, certes non, mais Darcy, l’est absolument, répondit-il avec un éclat de malice dans son regard.
– Et qu’est-ce qui vous fait penser qu’il paiera une rançon pour moi ?
– Plusieurs choses en fait : son sens de l’honneur et l’intérêt particulier qu’il vous porte.
– Que voulez-vous dire ? demanda Lizzie surprise par la deuxième raison citée.
– Je vous ai vus lors de votre rendez-vous galant, répondit-il avec un méchant sourire triomphal.
– Quel rendez-vous galant ? s’offusqua Lizzie qui ne comprenait pas.
– Celui où il vous a offert un bouquet de roses.
– Oh !
Elizabeth comprit qu’il avait mal interprété la rencontre inattendue qu’elle avait faite avec Mr Darcy qui se rendait sur la tombe de sa mère, mais elle pensa que sa meilleure option était de ne point le détromper, tant qu’il penserait que Mr Darcy et elle entretenaient une relation, ses chances de sortir d’ici indemne seraient probablement meilleures.
– Eh oui, j’ai découvert votre petit secret, ricana-t-il, je suppose qu’il vous a raconté sa version de notre histoire ?
– En effet.
– Ah ! pourtant c’est moi qui aurait dû être le Maître de Pemberley ! Après tout je suis son aîné de quelques mois.
– Mais vous n’êtes pas le fils de feu Mr Darcy, dit Lizzie incrédule.
– Et qu’en savez-vous, hein ? demanda-t-il sur un ton menaçant.
– Je… je ne sais pas, répondit Lizzie comprenant qu’il était plus sage de ne point contrarier l’homme.
– Lorsque je n’étais encore qu’un enfant, j’ai surpris une dispute entre mes parents peu avant la mort de ma mère. J’ai appris que mon père était stérile et que, par conséquent, je ne pouvais pas être le fils de Mr Wickham. Il voulait savoir qui était mon vrai père, je n’ai pas entendu la réponse de ma mère, mais je suis sûr qu’elle avait été la maîtresse du père de Darcy. Je dois donc être son fils illégitime, sinon pourquoi serait-il devenu mon parrain et aurait veillé sur moi, moi le fils d’un régisseur ? Darcy m’a volé mon héritage ! s’exclama-t-il avec haine.
– Et sachant cela vous vouliez épouser votre demi-sœur ? s’étonna Lizzie.
– Alors il vous a raconté cela aussi ? Wickham fut désarçonné de la remarque de la jeune femme, il doit vraiment vous aimer pour vous faire confiance de la sorte ! … Je n’aurais pas consommé le mariage, je voulais juste récupérer la position dont on m’avait dépossédée. Ensuite, il suffisait que Darcy meure avant d’engendrer un héritier et c’est Georgiana qui aurait hérité de Pemberley, et donc moi, son époux, il fit une pause l’air rêveur, puis brusquement il se mit en colère, mais évidemment, il a fallu qu’il fît une visite inopinée et qu’il brisât mes espoirs !
Elizabeth observait minutieusement les réactions de Wickham et discernait des signes d’aliénation dans son attitude avec ces changements brusques de son humeur qu’elle n’avait jamais décelés naguère. Quant à cette théorie concernant sa filiation, elle ne savait quoi en penser. C’était une possibilité, bien sûr il ne serait pas le premier, ni le dernier, fils illégitime d’un riche gentleman, mais quoi qu’il en fût, ce n’était pas une raison pour fomenter un tel plan afin de récupérer son soi-disant dû : épouser sa demi-sœur et assassiner son demi-frère, c’était à ses yeux un signe de démence.
O&P
Ce qui était le point fort du plan de Wickham était aussi son point faible, car Darcy connaissait parfaitement son domaine aussi. Une fois que Jane et Georgie s’étaient retirées dans la chambre émeraude pour « s’occuper » d’Elizabeth, Darcy resta dans le bureau avec Charles pour mettre au point les derniers détails. En fait, le maître des lieux avait l’intention de révéler son véritable plan. Il connaissait parfaitement Wickham et il savait qu’il ne pouvait, ni ne devait lui faire confiance. Elizabeth devait être retrouvée au plus vite. Il se moquait pas mal de l’argent demandé ni même de sa montre s’il était sûr que cela pût sauver la jeune femme, mais il savait que ça n’était pas le cas. Il avait réfléchi aux endroits possibles où pourrait se cacher son Némésis et il n’en trouva qu’un seul. En effet, Miss Bennet avait pris la direction de l’est du parc, Charles et lui avaient exploré deux des quatre chemins possibles après le deuxième croisement, or seul l’un d’eux conduisait à un potentiel refuge : l’ancienne cabane de pêche où ils avaient joué aux pirates dans leur jeunesse. Bien sûr, cela n’était point une certitude, mais il voyait mal Wickham, qui n’était pas stupide, traîner de force une femme sur une longue distance prenant le risque d’être découvert, même s’il l’avait assommée – il frémit d’horreur à cette pensée -. D’où son plan qu’il exposa à Bingley après avoir révélé tous les détails passés sous silence à Jane et Georgiana.
– Vous pensez donc qu’il y aurait une forte chance qu’elle soit dans cette cabane ? demanda Bingley.
– Je n’en vois pas d’autre dans cette direction et à moins de deux heures de marche. En tout cas, cette supputation mérite d’être vérifiée.
– Vous croyez que Wickham pourrait lui faire du mal… ou en vouloir à sa vertu ? demanda Charles avec difficulté.
– Avec ce pendard, je m’attends à tout, répondit Darcy avec angoisse et terreur à l’idée que ce misérable eût pu toucher la femme qu’il aimait de quelque façon que ce fût. Il dut faire une pause pour se ressaisir, voilà pourquoi je propose de faire un saut à la cabane au plus vite. J’emmènerai l’argent quand même en cas de besoin et nous serons armés.
– Et s’il n’agissait pas seul ?
– C’est un risque, mais ce n’est pas dans ses habitudes et nous prendrons toutes les précautions pour approcher en catimini, moi aussi je connais bien le terrain.
– Et pour Jane et votre sœur ?
– Nous ne leur dirons rien bien sûr, inutile de les alarmer.
– Et pour le médecin ?
– Je vais lui envoyer une note en lui demandant de suivre avec discrétion les instructions de votre épouse et de ma sœur qu’il connaît.
– Je vois que vous avez pensé à tout Darcy.
– J’ai l’habitude de gérer des situations de crise depuis que je suis devenu le Maitre de Pemberley, répondit Darcy pensivement.
– Oui, en effet… dit Bingley qui pensait aussi à autre raison, puis-je… puis-je vous poser une question… personnelle ?
– Vous pouvez toujours la poser mon ami, mais je ne puis vous garantir d’y répondre.
– Pourquoi vous démenez-vous autant pour ma belle-sœur ? éprouvez-vous quelque sentiment envers elle ?
– Miss Bennet fait partie de votre famille et vous êtes mon ami. De plus, elle a été enlevée en tant qu’invitée de ma sœur sur mon domaine, elle n’est qu’un moyen, un pion dans le jeu de Wickham pour m’atteindre une fois encore, dit-il tristement.
Bingley vit se confirmer son hypothèse en remarquant que Darcy avait éludé sa deuxième question. Il savait que son ami était très secret et ne l’avait jamais vu tomber amoureux, contrairement à lui-même qui avait un véritable cœur d’artichaut avant d’avoir rencontré Jane. Les deux hommes se moquaient d’ailleurs l’un de l’autre à ce sujet. Charles, qui était ignorant de toutes les péripéties amoureuses des deux jeunes gens, se disait que ce serait formidable si Darcy et lui auraient pu devenir des frères. Il n’approfondit pas le sujet, car pour l’heure ils devaient avant tout sauver Elizabeth.
Darcy sortit pour aller récupérer la montre de son père qui était dans ses appartements et un sac, puis il revint dans son bureau pour y ajouter la rançon. Fort heureusement, il avait toujours plusieurs milliers de livres en réserve dans le coffre du manoir en cas d’urgence. Quand il plaça la montre de son père dans la besace avec la somme demandée, il se dit que Wickham savait toujours atteindre là où ça lui faisait le plus mal, d’abord son père qu’il avait réussi à abuser sur sa véritable nature, ensuite sa tentative d’enlèvement de Georgie pour l’épouser afin de mettre la main sur sa dot, maintenant l’enlèvement d’Elizabeth et cette montre, cette canaille connaissait parfaitement bien la valeur sentimentale de cet objet pour lui. Une vengeance de plus. Mais quand allait-il enfin le laisser tranquille et surtout ne plus mettre en danger les personnes qu’il aimait le plus à cause de cette jalousie et cette rivalité viscérales qui s’étaient peu à peu ancrées depuis l’enfance? Et comment avait-il su en premier lieu au sujet de ses sentiments envers la brune ?
Que pensez-vous du plan de Darcy? Parviendront-ils à sauver Lizzie des griffes de Wickham?
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